La lettre de Kargobike

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L'erreur c'est l'urgence

kargobike.substack.com

L'erreur c'est l'urgence

Chez Kargobike, si on court après l'urgence, c'est pour l'éliminer.

kargobike
Apr 8, 2022
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L'erreur c'est l'urgence

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C’est la première lettre Kargobike depuis longtemps, on a choisit de vous parler de la clé de voute de notre approche du transport, plus tard on vous parlera peut être un peu plus de nos produits et de nos rêves.


New York, années 90

Le coursier à vélo, le rush entre les voitures pour livrer un pli extrêmement urgent, idéalement en pignon fixe et sans freins, pour rester fidèle à l’esprit - et facturer ça très cher.

Et puis un jour l’e-mail, et la disparition du besoin dans la plupart des cas, un repli de la branche sur les quelques bastions de l’urgence surfacturée : le médical et les entreprises trop grosses pour avoir remarqué qu’elle perdaient de l’argent dans ces mandats, mais aussi sur les subventions publiques à l’heure où les politiques aiment bien se rassurer avec un peu de peinture ou un mandat de complaisance à une “entreprise de mobilité douce”, c’est plus simple que de repenser sa ville, on parlera de la mobilité périphérique un autre jour.

Et l’urgence reste.

Ce qui ne reste pas, ce sont les conditions de travail des gens sur les vélos : on augmente la charge de travail, on diminue les revenus ou on oublie de couvrir les heures supplémentaires (voire même parfois les salaires en entier, parlons des bénévoles du confinement).

Le stress est multiplié, les heures de travail cumulées et on valorise les durs, les vrais, ceux (et plus rarement celles, le sexisme n’a pas épargné le milieu) qui enchainent deux shifts ou trop de jours sur le vélo, et si certain-e-s sont des athlètes impressionnant-e-s, on fait mieux comme culture de travail et la sécurité s’en ressent.

La qualité aussi est en chute libre, parce qu’avec un turn-over élevé, une culture orale et un stress constant, difficile de faire bien.

L’aboutissement du modèle, c’est uber eat et consorts, mais là le monde coursier bloque, peut-être plus à cause du côté startup et numérique qu’à cause des conditions de travail pas si différentes, vu que ça fait longtemps que le travail sur appel à peine masqué est courant. Il faut garder sa place face à l’ubérisation, ça se fait dans les média et avec une convention collective cache misère qui cadre vaguement le travail sur appel et promeut le coursier à plein temps.

Sauf que comme dans la santé, personne n’est à plein temps longtemps, les mois de 160 heures tueraient la plupart des cyclistes même entrainé-e-s.

Pas de remise en question du business model, plus d’amélioration réelle des conditions de travail depuis longtemps, pas de remise en question de l’urgence.

Il y’a six ans, à la naissance de Kargobike, la question de la survie des coursières et coursiers est au centre de la réflexion

  • il faut des flux de revenus réguliers et prévisibles pour garantir des salaires fixes et suffisants

  • 50% sur un vélo c’est déjà beaucoup

On se pose ensuite la question des besoins, parce qu’il faut gagner de l’argent, répondre au besoins d’une clientèle, mais aussi être une part de la solution dans un contexte de réchauffement climatique : il ne faut pas créer des urgences pour les transporter, mais plutôt remplacer des camions et éviter des trajets en véhicules individuels pour diminuer l’encombrement urbain.

Notre regard se porte donc sur les colis : les gros transporteurs génèrent un trafic conséquent lié au commerce en ligne, et les producteurs locaux expédient des colis dans la ville d’à côté via les réseaux nationaux, le constat est clair.

Il faut créer un circuit court de distribution

Après avoir rapidement remplacé quelques camions pour livrer des colis, nous avons développé notre propre réseau de distribution local en partenariat avec RegionAlps, le réseau ferroviaire régional de la plaine du Rhône, et fait la promotion de notre produit central : la livraison dans la journée sur tout notre réseau.

Dans la journée, c’était déjà beaucoup plus lent que le standard de livraison urbaine dans l’heure, et pour répondre à une éventuelles urgence, nous avons ajouté l’option demi-journée.

Avec une moyenne de plus de 3000 livraisons par mois, nous avons rapidement eu l’occasion de tester nos idées.

6 ans plus tard, notre produit principal est la livraison pour le lendemain, et notre option “rapide” est la livraison à la journée, nous favorisons les transports planifiés et réguliers et travaillons avec nos clients pour intégrer cette façon de faire dans leurs systèmes de vente en ligne et leurs relations clients.

Ils y trouvent leur compte parce que les prix sont concurrentiel face aux transporteurs classiques, la qualité augmente et on peut mettre en avant une approche durable.

La livraison le lendemain répond au besoin de nos clients et les demandes pour aller plus vite restent marginales

Il nous arrive de dépanner un client fidèle dans la mesure où notre équipe peut le faire, mais garantir des délais urgents ne nous permettrait pas de garantir les conditions de travail, le choix n’en est pas un.

Le travail au quotidien reste intense, les journées pluvieuses peuvent être difficiles, les canicules aussi, il y a des périodes plus chargées et le stress ne disparaitra jamais totalement, mais en éliminant l’urgence, nous pouvons garantir la sécurité et la qualité, est c’est déjà un pas significatif.

Loin d’être parfait, mais en amélioration continue

La suite logique, c’est de diversifier les activités des gens sur les vélos, soit en interne en favorisant le partage des responsabilités, des tâches administratives et de développement, soit en structurant le temps de travail pour permettre de combiner l’activité avec un autre emploi, une charge familiale ou une formation.

C’est aussi d’automatiser tout ce qui peut l’être afin de garantir et à terme augmenter les revenus, parce que le temps partiel payé en plein serait un idéal, mais il faut d’abord en avoir les moyens, vous avez peut-être déjà rencontré notre chatbot qui remplace un standardiste téléphonique.

Sur le plan du marché, on voudrait ne plus voir de colis traverser la moitié de la Suisse en camion pour aller dans la ville d’à côté, et permettre aux producteurs locaux de livrer local et durable de manière concurrentielle.

un aperçu de nos prestations

Après toutes ces années à documenter notre activités et à les évoluer, la suite c’est aussi d’en faire profiter notre réseau à travers des services d’expertise en mobilité durable, on en parle sur notre site internet.

Tout ça vous intrigue? Faites-nous signe et on parlera de votre logistique et/ou de votre mobilité.

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